Nectar : Parlons de blé.

  • Aurore
7
Apr
2023

Bonjour 👋

Est-ce que qu'on ne sentirait pas un petit vent de fraîcheur par ici ?

Je vous parlais en février de grands changements pour cette newsletter.

🥁 Roulements de tambour, et un tonnerre d'applaudissements s'il vous plaît, pour cette première édition de Nectar : la newsletter des éco-investisseurs. Dans votre boîte aux lettres (numérique) une fois par mois.

Donc du changement, d'accord. Mais pour quoi faire ?

Eh bien, si vous êtes là depuis longtemps, vous avez dû remarquer que la newsletter de Goodvest s'allongeait à vue d'oeil, à chaque nouvelle édition. On avait juste beaucoup trop de choses à vous raconter.

Alors on a décidé de mettre de l'ordre dans tout ça, et de créer deux newsletters distinctes :

  • La newsletter, disons corporate, de Goodvest. Elle partira au début de chaque mois pour vous tenir au courant de nos nouveautés, vous partager un peu de la vie de l'équipe et faire un point sur les marchés financiers et la performance de votre investissement (si vous en avez un).
  • Et Nectar 🐝, qui partira vers le milieu du mois. Ici, on discutera enjeux de la transition écologique, en lien avec l’investissement responsable of course. Et puis on ne boudera pas notre plaisir de vous présenter des concepts et actualités de la finance verte.

J’espère que ces changements vous plairont et que vous trouverez votre bonheur dans l’une ou l’autre de ces newsletters (ou les deux !)

Avant qu’on démarre, quelques informations qui font plaisir :

  • À l’occasion de la Semaine de l’Education Financière, qui débutera le 20 mars, je vous propose une formation gratuite par newsletter : 7 jours pour comprendre la finance verte ! Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire pour la recevoir : ici.
  • Et pour les investisseurs débutants (ou celles et ceux qui veulent revoir leurs classiques) : j’avais déjà lancé en janvier L’École de l’Investisseur. Un module de 5 jours de formation, toujours par newsletters, pour comprendre toutes les bases de l’investissement. Vous pouvez vous y inscrire ici.
  • Et pour finir, on a mis à votre disposition un forum des éco-investisseurs, où vous pouvez échanger entre vous et poser toutes vos questions 👉 par ici.

C’est bon, tout le monde est prêt ?

Allez hop, c'est parti :

👨‍🌾 Ce mois-ci on va parler d’Agriculture, avec un grand A.


C’est un sujet qui me tient particulièrement à coeur, car mes grands-parents étaient tous agriculteurs. De cet héritage, je confesse n’avoir pas conservé grand-chose à part une légère obsession pour la météo… et une certaine curiosité pour les enjeux du secteur agricole qui, ça tombe bien, nous concernent toutes et tous !

D’abord, parce que s’il y a bien quelque chose dont on a tous besoin, eh bien c’est de manger.

Ensuite, parce que le secteur agricole est à l’origine de 12 Gigatonnes de CO2e. par an dans le monde. Oui je sais, cette newsletter commence très, très fort.

Le chiffre est tellement énorme qu’il est impossible à concevoir pour nos cerveaux humains. Plus simplement, on peut retenir que cela correspond à 23% des émissions de gaz à effet de serre anthropiques (donc issus de l’activité humaine).

L’essentiel de ces émissions provient des rejets de méthane (vous savez, les fameux pets de vaches… 🐮), des produits fertilisants, mais aussi de la déforestation.

Et en France ?

J’ai trouvé un petit graphique, que je vous partage ici parce que je le trouve particulièrement parlant :Bref : en 2020, l’élevage représentait 69 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture française…



Bon et sinon, est-ce que vous regardez l’Amour est dans le pré ? (Statistiquement, ma question n’est pas absurde : c’est l’une des émissions favorites des français.e.s). Si oui, vous êtes peut-être déjà au courant du problème suivant : l’effondrement du nombre de fermes.

En 10 ans, plus de 100 000 fermes ont disparu en France.

Conséquence : les autres fermes (celles qui existent encore) s’agrandissent. La taille moyenne d’une ferme a doublé en 30 ans, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’environnement. Car qui dit agrandissement des fermes, dit :

  • augmentation des parcelles,
  • et donc destruction des haies (et de la biodiversité qu’elles abritent),
  • dit aussi davantage de mécanisation,
  • et utilisation accrue de pesticides.

Et comme si tout cela ne suffisait pas (et là vous commencez peut-être à déprimer… mais restez avec moi je vous prie, j’ai presque terminé ce volet), le secteur agricole doit aussi s’adapter et devenir résilient face au changement climatique.

Car comme on sait, les vagues de chaleur, les sécheresses, chutes de grêle, et autres joyeusetés (non) vont devenir de plus en plus fréquentes…

🤔 Et maintenant, comment faire avancer le schmilblick ?

Côté actions publiques, quelques nouvelles ces dernières semaines semblent aller dans le bon sens :

  • Fin janvier, la Cour de justice de l’Union Européenne a définitivement interdit les dérogations pour l’utilisation des néonicotinoïdes. Ces pesticides étaient interdits depuis 2018 dans l’UE en raison de leur toxicité (notamment sur les abeilles), largement documentée. Mais plusieurs états, dont la France, contournaient jusqu’à présent cette interdiction 🤨
  • Toujours au sujet des pesticides : le gouvernement planche sur un nouveau plan pour réduire leur utilisation. Une bonne nouvelle sur le principe, même si pour le moment ni les moyens ni les objectifs de cette mesure n’ont été précisés. Tout ceci devrait être affiné d’ici l’été, et le gouvernement promet d’aider à financer la recherche de produits alternatifs 🤞
  • Une aide de dix millions d’euros a été accordée à la filière bio, qui subit une dégringolade de ses ventes. Une nouvelle en demi-teinte cependant, car beaucoup d’agriculteurs estiment le montant alloué très largement insuffisant pour venir en aide aux 60 000 fermes concernées…

🍽 Et à notre échelle, que peut-on faire ?

Si vous n’êtes pas agriculteur ou agricultrice, alors votre pouvoir de changer les choses réside principalement dans votre assiette.

Et aussi, pour aller plus loin, dans vos investissements ! On y revient plus tard, évidemment.

Pour tout ce que je m’apprête à écrire sur l’alimentation : sachez que je sais que vous savez déjà. Mais des encouragements et un petit rappel n’ont jamais fait de mal à personne :

  • Si vous avez vu le graphique un peu plus haut, alors vous avez compris comme moi que la sentence est irrévocable : si l’élevage est responsable de la majorité des gaz à effet de serre du secteur, alors nous devons manger moins de viande.
  • Tout comme nous devons aussi consommer des fruits et légumes de saison, produits localement, issus de l’agriculture raisonnée ou bio si on en a la possibilité. C’est bon pour la santé et c’est une manière de soutenir les efforts des agriculteurs engagés. Vous pouvez retrouver ici un calendrier des fruits et légumes de saison.
  • Quelques suggestions en vrac : les AMAPs (des associations qui favorisent l’agriculture bio et paysanne) ou alors des solutions en ligne comme La Ruche qui dit Oui ou encore Locavor.

💰 Pour aller plus loin : vous pouvez investir dans l’agriculture durable via des fonds d’investissement thématiques


🙋‍♀️🙋‍♂️ Garance et Matthieu, nos experts de l’ISR, décortiquent pour vous le fonds Pictet Nutrition 👇

Le fonds Pictet Nutrition investit dans des actions d’entreprises qui développent des solutions pour sécuriser l’approvisionnement alimentaire futur du monde.

Le fonds est labellisé ISR et classifié Article 9 selon la réglementation SFDR, c’est-à-dire qu’il contribue directement à la réalisation d’objectifs environnementaux et sociaux précis.

La stratégie du fonds repose sur un double constat : alors que l’appauvrissement des sols et la hausse de la demande en biocarburants réduisent la surface de terres disponibles pour les cultures, les besoins alimentaires ne cessent d’augmenter compte tenu de la croissance démographique mondiale (eh oui, encore un enjeu de taille pour le secteur agricole…).

Pictet identifie un univers d'entreprises actives dans des activités liées à la nutrition, divisé en trois grands piliers :

  • AgriTech : entreprises développant ou fournissant des technologies pour soutenir la production alimentaire durable, par exemple des innovations visant à améliorer la productivité de l’agriculture.
  • Logistique : entreprises proposant des solutions pour améliorer l'accès à la nourriture, réduire le gaspillage alimentaire et améliorer la sécurité alimentaire, par exemple en améliorant l’efficacité du transport et du traitement des aliments.
  • Alimentation : entreprises fournissant des aliments et des ingrédients clés pour améliorer la santé humaine et planétaire et maximiser le contenu nutritionnel de ce que nous mangeons.

Ensuite, Pictet exclut toutes les entreprises qui ont des effets néfastes sur la santé humaine ou planétaire, comme l'alcool, le tabac, les pesticides ou les énergies fossiles.

En investissant dans un fonds tel que Pictet Nutrition, vous pouvez donc financer des entreprises qui développent des solutions durables pour garantir la sécurité alimentaire pour toutes et tous.

💡 Et chez Goodvest ?

Parmi les 15 fonds sélectionnés par Goodvest, vous pourrez retrouver plusieurs entreprises qui proposent des solutions pour une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement.

Par exemple la société Novozymes, qui propose des solutions pour l’agriculture régénératrice. L’objectif : réduire le recours aux intrants (engrais…), et offrir des alternatives naturelles aux pesticides qui nuisent à la biodiversité.

Si vous investissez dans une assurance vie Goodvest, Novozymes fera automatiquement partie de votre investissement : la société est intégrée à notre thématique Transition Ecologique, qui est présente par défaut dans tous les portefeuilles 👌

🐓 Vous pouvez aussi choisir de financer directement des fermes et projets durables.

Sans passer par des fonds, des actions ou obligations.

De nouvelles solutions commencent à émerger, et j’en ai dégoté quelques unes pour vous :

Fermenvie : une foncière solidaire. Une foncière, c’est une société qui achètent des biens (ici des fermes, comme le nom l’indique), pour qu’ils soient loués et/ou exploités. Et Fermenvie (Feve pour les intimes) va encore plus loin : elle accompagne l’installation de nouveaux agriculteurs sur des fermes qui pratiquent l’agroécologie.

L’agroécologie, c’est une approche agricole qui vise à préserver les capacités de renouvellement de la nature. Ce n’est pas un label, mais concrètement on peut la résumer par la combinaison de plusieurs pratiques, comme :

  • la réduction de l’utilisation des intrants de synthèse (pesticides, engrais…),
  • la gestion de la biodiversité : en préservant les haies, bois, ou cours d’eau par exemple,
  • le respect du bien-être animal,
  • la diversification des cultures, plutôt que la monoculture,
  • le tout en favorisant la préservation des sols et de l’eau.

Les agriculteurs ou agricultrices louent donc des fermes à Feve, sont formés et accompagnés pour pratiquer l’agroécologie, et ils ont une option d’achat sur la ferme.

Le tout, vous l’avez deviné, est financé par de l’épargne citoyenne. Pour vous, cela constitue un placement responsable et défiscalisé à hauteur de 25%.

Si c’est plutôt le crowdfunding qui vous botte 👢, il existe des plateformes de financement participatif entièrement dédiées à l’agriculture durable. Et même sur les plateformes de crowdfunding ‘généralistes’ vous pourrez généralement trouver quelques projets en lien avec l’agroécologie.

Avez-vous entendu parler de l’agroforesterie ?

Selon le ministère de l’agriculture, il s’agit d’associer “des arbres, cultures ou animaux sur une même parcelle”.

Cette pratique permet une meilleure utilisation des ressources, la protection de la biodiversité et… la création de micro-climats favorables à l’augmentation des rendements 🌾 ! Que demande le peuple ?

C’est en faisant des recherches sur ce sujet que je suis tombée sur Treesition. Treesition propose un produit financier vraiment atypique : l’arbre. Et pas n’importe quel arbre : le Paulownia.

En résumé : vous investissez dans des plants de Paulownia, qui sont plantés chez des agriculteurs ou propriétaires fonciers partenaires. Ces derniers bénéficient donc de ce fameux modèle agroforestier, sans charge de travail supplémentaire. A maturité (cycle de croissance de maximum 10 ans), une partie des bénéfices de la vente du bois de ces Paulownias vous est alors redistribuée, ainsi qu’aux agriculteurs partenaires.

⚠️ Avant d’opter pour n’importe laquelle de ces solutions : n’oubliez pas qu’investir comporte des risques, donc prenez bien le temps de faire vos recherches avant de vous lancer.

👋 Ça vous a plu, et vous en voulez encore ?

Quelques pistes pour approfondir :

  • La série de vidéos Tous Terriens, pour découvrir des initiatives d’agriculteurs et agricultrices engagé.e.s pour faire évoluer le métier 👉 par là.
  • L’épisode de Monéthique dans lequel j’interview Vincent Kraus, le co-fondateur de Feve ! Je vous inviter à aller l’écouter ici.

J’espère que ce nouveau format de newsletter vous a plu. Si c’est le cas, n’hésitez pas à me le faire savoir en répondant directement à cet email, ça me fait toujours plaisir 🙂

Je vous souhaite une excellente journée, et vous dis à bientôt,

💚 Aurore de Goodvest

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