Nectar : L’affaire du siècle ?

  • Aurore
20
Dec
2023

Et bienvenue dans cette nouvelle édition de Nectar, la newsletter des éco-investisseurs !  

Avant qu'on démarre, quelques nouvelles qui devraient vous intéresser :

🎙Vous avez été plus de 900 à vous inscrire à notre webinaire croisé, en compagnie de Snowball et de Tudigo. Le sujet : “Faut-il être un virtuose de la finance pour allier impact positif et rentabilité ?” (spoiler alert : non). Si vous l’avez loupé, pas d’inquiétude. Vous retrouverez le replay ici.

🙋‍♀️ Comme toujours, le forum Goodvest Community est là pour vous permettre d’échanger avec d’autres investisseurs engagés. Par exemple, récemment, on y a discuté d’investissement en SCPI. Vous y retrouverez également pas mal de conseils de lecture !

Et maintenant, parlons peu, parlons bien.

La lutte contre le dérèglement climatique est-elle une bonne affaire ?

Ce n’est peut-être pas la question la plus éthique du monde… Mais elle mérite tout de même d’être adressée.

Vous êtes prêt.e ?  

Allez, on démarre.

Le coût des catastrophes climatiques

D’abord, un constat qui ne va faire plaisir à personne : les 10 plaies du dérèglement climatique (orages de grêle, glaciers qui se transforment en sang, punaises de lit, moustiques porteurs de maladies infectieuses…) sont déjà parmi nous.

Les évènements météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations, vagues de chaleur…) ont toujours existé. Mais le changement climatique modifie à la fois leur fréquence, leur durée et leur intensité.

Tout un programme !

Les pertes dues aux catastrophes climatiques ont déjà été multipliées par 7 depuis les années 1970 (Organisation Météorologique Mondiale).

Et, grosse déception : non, ça n’arrive pas qu’aux autres.

Un rapport du CNRS daté de 2022 indique même que les effets du changement climatique vont particulièrement se faire ressentir… en Europe.

Pays/régions touchés par des événements météorologiques extrêmes, principalement des tempêtes et des inondations, sécheresses, températures extrêmes et feux de forêt, au cours des trois dernières décennies (1990-2021). Data source: The International Disaster Database.

Et ça, ça chiffre vite 💸

Actuellement, les coûts de ces évènements extrêmes attribués au changement climatique seraient de l’ordre de 143 milliards de dollars US par an, dont la majorité (63%) serait due à la perte de vies humaines.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que quand on parle du coût des catastrophes climatiques, on parle de 2 types de coûts :

  • Les dommages économiques directs, qui surviennent pendant ou immédiatement après l'événement. Si on prend l’exemple d’une inondation, cela inclut les habitations et routes détruites, ou encore les récoltes perdues.
  • Les pertes économiques indirectes : c’est la baisse de la valeur ajoutée économique causée par les dommages économiques directs. Bref, ce sont les conséquences des conséquences. Si on reprend l’exemple de l’inondation, on va donc comptabiliser la perte de revenus pour les entreprises lorsque les voies d'accès sont submergées, ou encore le chômage temporaire dans la zone touchée. Et ces pertes économiques indirectes ont une fâcheuse tendance à s’étaler à la fois dans le temps, et géographiquement.

Et là, on ne parle “que” des évènements extrêmes. Au coût de ces catastrophes viendront s’additionner les coûts d’une baisse de la production agricole, du manque d’accès à l’eau, de la perte de la biodiversité… et autres joyeusetés qui deviendront notre quotidien si nous ne faisons rien.

Là, normalement, tout le monde se dit : on ne peut pas fermer les yeux, il faut faire quelque chose.

Ce “quelque chose”, c’est la transition écologique bien sûr.

Les coûts et bénéfices de la transition net zéro

Rappel : pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, nous devons atteindre l’objectif de zéro émissions nettes d’ici 2050.

C’est à dire que dans moins de 30 ans, nos émissions de gaz à effet de serre devront être réduites à un niveau proche de zéro.

Et ça aussi… ça coûte cher.

Ça coûte même très cher, compte tenu du retard qu’on a à rattraper en la matière.

Au programme :

  • Les dépenses nécessaires pour les systèmes énergétiques et l’utilisation des terres pour la transition s'élèveraient à environ 9,2 trillions de dollars par an (jusqu’à +3,5 trillions de dollars par rapport à aujourd'hui).

Quand on voit la facture, on peut se demander s’il ne serait pas mieux de ne rien faire, et de simplement payer pour réparer les dégâts du dérèglement climatique.

D’un point de vue humain, c’est évidemment inacceptable.

Mais on peut même voir au-delà.

Si on se contente de payer pour réparer les dégâts, l’argent déboursé est une perte “sèche”.

Alors que, si on paye pour la transition écologique, on investit pour l’avenir.

C’est comme la différence entre payer un loyer et payer un crédit pour acheter sa maison :

  • dans le premier cas, on dépense de l’argent. Et à long terme… on obtient rien du tout.
  • dans le deuxième cas, on dépense aussi de l’argent. Mais à long terme… on obtient une maison. Et en l’occurence, une planète habitable pour toutes et tous + un potentiel retour sur investissement.

👉 La transition vers la neutralité carbone ne représente pas qu’un coût. C’est un investissement pour notre avenir.

Elle va créer des opportunités économiques immédiates (dont certaines sont déjà présentes aujourd’hui), et ouvrira la perspective d'une économie mondiale fondamentalement transformée, avec des coûts énergétiques plus bas... et d’autres menus avantages.

Notamment, la fin de l’accumulation des risques climatiques et de leurs effets les plus catastrophiques.

Okay, mais qui va payer la facture ?

Acteurs publics ou privés ?

Pays développés, ou tout le monde met la main au porte-monnaie ?

Ou bien diverses combinaisons de tout ça à la fois ?

Le problème ne réside pas dans le manque de capital, mais plutôt dans la difficulté à diriger les investissements vers des solutions d'atténuation. Cet écart entre les flux d'investissement et les besoins varie considérablement, avec un facteur de 2 à 6 selon les régions et les secteurs.

Les institutions financières ont évidemment un rôle essentiel à jouer dans la réaffectation de capitaux.

Tous les acteurs du secteur financier doivent s'engager à réduire leurs émissions financées… et concrétiser ces engagements en mettant sur un pied d’égalité considérations financières et extra-financières.

Vous le savez sans doute, mais chez Goodvest, on fait ça depuis le jour 1 de notre création.

Et vous, dans tout ça ? Comment pouvez-vous contribuer au financement de la transition ?

🙋‍♀️ Garance, notre analyste ISR, vous partage son point de vue sur la question.

Votre épargne est un formidable levier d’action pour accélérer le financement de la transition écologique.

Malheureusement, elle peut aussi participer à l’aggravation du dérèglement climatique : en finançant des entreprises ou activités fortement émettrices en gaz à effet de serre.

Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs : avant de s’intéresser au financement de la transition, il est primordial de s’assurer que vos investissements actuels ne participent pas au dérèglement en finançant des industries néfastes - notamment les énergies fossiles.

Interrogez votre conseiller.ère bancaire ou gestionnaire de patrimoine. N’hésitez pas à le ou la challenger jusqu’à ce que vous ayez obtenu réponse à vos questions.

Et si vous n’obtenez pas de réponse, en général… ce n’est pas très bon signe (dans le meilleur des cas, ça dénote d’un total manque de transparence).

Ok, et ensuite ?

Vous pouvez participer au financement de la transition écologique en investissant - directement ou indirectement - dans des entreprises ou projets qui participent à la lutte contre le dérèglement climatique.

Il peut s’agir de sociétés cotées ou de plus petites entreprises. Et cet investissement peut prendre une multitude de formes : action, obligation, investissement immobilier, groupement forestier, et j’en passe.

Tous les secteurs de nos économies modernes doivent évoluer pour faire face au défi du changement climatique.

Néanmoins, certains secteurs ont un rôle essentiel à jouer dans la transition en raison de leur part importante dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est notamment le cas des secteurs :

L’investissement dans ces secteurs peut passer par des fonds thématiques par exemple.

Goodvest vous permet d’investir dans ce type de fonds : je vous invite à vous pencher sur les 7 thèmes d’investissement que nous proposons : transition écologique, accès à l’eau, forêts

Par ailleurs, la transition écologique est un défi mondial, dont les conséquences n’ont pas de frontières. Et ceux qui ont le moins contribué au dérèglement sont généralement ceux qui sont le plus durement touchés.

C’est pour cette raison qu’il faut financer la transition dans le monde entier, notamment dans les pays émergents, dont les mix énergétiques sont souvent très carbonés et où les besoins énergétiques augmentent face à une population grandissante.

Maintenant, comment sélectionner ces investissement et s’assurer qu’ils contribuent réellement à la transition ?

Depuis quelques années, l’investissement responsable a le vent en poupe, et les fonds d’investissements « verts » se multiplient.

Evidemment, c’est une bonne nouvelle, car cela traduit une prise de conscience collective et l’intérêt des investisseurs pour ce type d’investissements qui, on l’espère, deviendront bientôt la norme. Mais il peut s’avérer difficile de naviguer parmi tous ces produits…

On vous donne quelques astuces pour repérer les investissements réellement durables :

  • Les labels, mais à prendre avec des pincettes car ils ne sont pas toujours gage de durabilité. Ils permettent donc d’établir une première étape de sélection, mais ils présentent certaines limites.
  • L’analyse de l’empreinte carbone d’une entité : elle est essentielle pour évaluer sa compatibilité avec la transition écologique. Il est primordial de prendre en compte le périmètre de cette empreinte carbone : émissions directes de gaz à effet de serre (scope 1), émissions indirectes liées à l’énergie (scope 2) et émissions indirectes liées à l’ensemble de la chaîne de valeur (scope 3). En effet, prendre en compte les émissions sur les 3 scopes d’émissions est l’unique moyen de saisir les enjeux du changement climatique de façon exhaustive.
  • Les émissions « économisées » par une activité plutôt qu’une autre. Elles reflètent la contribution positive d’une entreprise à l'atténuation du changement climatique et à son adaptation. Par exemple, les activités de construction de chemins de fer sont intensives en carbone, mais elles permettent de réaliser des économies de CO2 à l'avenir, grâce au changement des usages ou au remplacement de produits par d'autres moins émetteurs. Dans ce cas, les transports aérien et routier, très émetteurs en gaz à effet de serre, sont progressivement transférés vers le transport ferroviaire, nettement moins intensif en carbone à long terme.
  • La politique de transition des entreprises : elle est déterminante dans la transition écologique. Il est essentiel de voir les entreprises impliquées dans des activités fortement émettrices en carbone évoluer vers des modèles différents et moins carbonés. Par exemple, une entreprise du secteur pétrolier-gazier qui met en place un plan de sortie des énergies fossiles et réoriente ses activités vers des sources d’énergies à faible intensité de carbone joue un rôle essentiel pour la transition.

N’hésitez pas à vous tourner vers un.e conseiller.ère, qui pourra vous guider dans vos investissements et vous fournir les clés pour construire un portefeuille aligné avec vos valeurs.

Chez Goodvest, nos analystes vous accompagnent pour vous permettre de faire fructifier votre épargne tout en contribuant au financement de la transition écologique !

J’espère que cette édition de Nectar vous a plu, et que vous y avez appris des choses.

N’hésitez pas à me faire part de vos retours, et si vous avez des ressources à partager au reste de la communauté alors vous pouvez les poster directement sur la rubrique dédiée du forum Community !

A très bientôt,

Aurore de Goodvest

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