Sortie du PER : rente ou capital ?

Quels sont les modes de sortie du PER ?

‍

Au moment de la retraite, le plan d’épargne retraite (PER) offre une grande souplesse : vous pouvez récupérer votre épargne sous plusieurs formes. Contrairement aux anciens dispositifs plus rigides (PERP, Madelin ou PERCO…), le PER vous permet d’adapter la sortie de votre épargne à vos besoins, vos projets ou encore à votre situation fiscale.

‍

Trois modes de sortie sont possibles :

• La sortie en capital : vous récupérez tout ou partie de votre épargne en une ou plusieurs fois. Ce choix est souvent privilégié pour financer un projet de vie ou transmettre un capital.
• La sortie en rente viagère : votre épargne est transformée en un revenu régulier à vie. Ce mode de sortie vous protège du risque d’épuiser vos économies et vous assure un complément de retraite stable.
• La sortie mixte (rente + capital) : vous combinez les deux options pour bénéficier à la fois de sécurité financière et de flexibilité.

‍

Chaque mode de sortie a ses avantages, inconvénients et impacts fiscaux. Le bon choix dépendra de vos objectifs, de vos ressources à la retraite et de votre appétence au risque.

‍

Remarque : Si votre PER comprend un compartiment obligataire (ancien article 83), la sortie en rente viagère est imposée pour cette partie de l’épargne.

‍

Lire aussi : Le PER pour "les nuls" : guide pour débutant

‍

La sortie du PER en rente viagère : des revenus garantis jusqu’à votre décès

‍

La sortie en rente viagère consiste à convertir le capital de votre PER en un versement régulier et garanti jusqu'à la fin de votre vie. Elle permet donc de se prémunir contre le risque de vieillissement et de ne pas se risquer à épuiser vos fonds avant votre décès.

‍

Ouvrez un PER responsable

Bénéficiez de 3 mois de frais offerts avec le code promo BLOG

Simuler votre projet

‍

Pourquoi choisir la sortie en rente viagère ?

‍

Choisir la sortie en rente viagère de votre PER, c’est opter pour la sécurité et la sérénité financière tout au long de votre retraite. Cette option vous permet de percevoir un revenu régulier, garanti à vie, quels que soient les aléas de l’économie ou la durée de votre espérance de vie.

‍

La rente viagère est particulièrement avantageuse dans les cas suivants :

• Vous craignez de vivre très longtemps et de ne plus avoir de ressources suffisantes à un âge avancé. En transférant ce risque à l’assureur, vous vous protégez contre l’épuisement de votre capital.
• Vous avez besoin d’un complément de revenu stable pour maintenir votre niveau de vie à la retraite, en complément de votre pension ou de revenus locatifs.
• Vous n’avez pas l’envie ou les compétences pour gérer un capital sur le long terme. La rente vous dispense de toute gestion financière.
• Vous recherchez une solution sans surprise : le montant de la rente est fixé à la liquidation, vous connaissez donc précisément vos revenus futurs.

‍

Bon à savoir : vous pouvez opter pour des options supplémentaires (réversion au conjoint, annuités garanties, majoration en cas de dépendance…) pour adapter la rente à votre situation familiale ou médicale. Ces options réduisent toutefois légèrement le montant mensuel perçu.

‍

‍Comment calculer le montant de la rente viagère d’un PER ?

‍

Le montant de la rente viagère issue d’un PER dépend de plusieurs facteurs, tous pris en compte par l’assureur au moment de la conversion de votre capital en rente :

• Le montant total de votre épargne au moment de la liquidation (capital accumulé sur votre PER).
• Votre âge au moment de la demande de rente : plus vous êtes âgé, plus l’espérance de vie résiduelle est courte, et donc plus la rente mensuelle sera élevée à capital équivalent.
• Votre sexe : certains assureurs tiennent encore compte de l’espérance de vie statistiquement plus longue des femmes, ce qui peut légèrement réduire leur rente.
• Le taux technique appliqué : il s’agit d’un taux d’actualisation utilisé par l’assureur pour estimer le rendement futur du capital. Plus ce taux est élevé, plus la rente est avantageuse.
• Les options choisies : par exemple, une rente réversible au conjoint survivant, une garantie de paiement pendant une durée minimale, ou une majoration en cas de dépendance réduisent le montant mensuel de la rente.
• Les frais du contrat : frais de gestion sur la phase de rente ou frais sur arrérages (versements de rente).

‍

Il est donc particulièrement difficile en amont de connaitre le montant de la rente viagère d’un contrat PER. Ce manque d’information couplé à l’incertitude concernant votre espérance de vie rend donc très difficile l’arbitrage entre sortie en capital et rente viagère. Toujours est-il qu’au moment de la sortie, l’épargnant a désormais le choix, ce qui peut pousser les assureurs à être plus généreux sur le calcul de la rente viagère (là où auparavant l’épargnant était captif puisque c’était le seul mode de sortie autorisé).

‍

Pour vous donner un ordre d’idée, vous pouvez estimer une rente viagère mensuelle comprise entre 300 € et 400 € pour une personne de 64 ans disposant d’un capital de 100 000 €.

‍

Faut-il choisir la sortie en rente viagère de son PER ?

‍

Comme nous l’avons vu, même en connaissance de la rente, c’est un choix difficile à arbitrer économiquement en raison de l’aléa pesant sur la date de votre décès.

‍

Pour vous donner un ordre d’idée, il est admis qu’il faut avoir un encours d’environ 100 000 euros pour avoir une rente de 300 euros par mois. Ce qui revient grosso modo à un placement garanti proposant un rendement annuel brut de 3,6 % par an. C’est actuellement plutôt intéressant sur le plan financier puisque vous ne trouverez pas un placement équivalent (déplafonné) proposant un tel rendement garanti, sans prise de risque ou effort personnel de votre part (on peut penser à un investissement locatif par exemple).

‍

Lire aussi : Quels sont les meilleurs placements financiers sans risque ?

‍

Toutefois, en faisant le calcul, le seuil de rentabilité d’une sortie en rente dans ces conditions est atteint à partir de 28 ans. Autrement dit, pour récupérer votre capital converti en cumulant les rentes, vous devrez vivre au minimum 28 ans. Si vous prenez votre retraite à 64 ans, cela vous amène à 92 ans pour atteindre ce fameux seuil.

‍

Bien sûr, il ne faut pas seulement prendre en compte le critère financier, le confort et la sérénité qu’apporte une rente régulière et garantie sont tout aussi importants.

‍

Quelle est la fiscalité de la rente viagère issue d’un PER ?

‍

La fiscalité applicable à la sortie en rente viagère d’un PER dépend de la nature des versements et de leur déduction initiale (ou non) de votre revenu imposable :

‍

‍

RVTG = rente viagère à titre gratuit. Elles sont soumises au régime de droit commun des pensions de retraite après un abattement de 10 %.

‍

RVTO = rente viagère à titre onéreux. Elles sont plus avantageuses fiscalement que les RVTG puisque seule une partie est imposable en fonction de votre âge :

• 70% si vous aviez moins de 50 ans ;
• 50% si vous aviez entre 50 et 59 ans ;
• 40% si vous aviez entre 60 et 69 ans ;
• 30% si vous aviez plus de 69 ans.

‍

Sur le plan strictement fiscal, la rente viagère est le plus souvent plus intéressante que la sortie en capital si vous avez déduit les versements. Là où le retrait d’un capital en une seule fois saturerait vos tranches marginales de l’impôt (pour éventuellement être imposé jusqu’à 45 % !), le revenu régulier et réparti de la rente peut vous éviter de changer de tranche marginale d’imposition afin de conserver une fiscalité acceptable.

‍

La sortie du PER en capital : un capital important pour réaliser vos projets de retraite

‍

Opter pour une sortie en capital consiste à récupérer tout ou partie de l’épargne accumulée sur votre PER sous forme d’un versement unique (ou fractionné), plutôt que de percevoir une rente mensuelle.

‍

Pourquoi choisir la sortie en capital du PER ?

‍

La sortie en capital offre une grande souplesse d’utilisation. Vous êtes libre d’utiliser la somme comme bon vous semble : réaliser un projet personnel (voyage, achat immobilier, travaux, etc.), anticiper une dépense importante ou encore placer ce capital dans un autre produit d’épargne (assurance vie, SCPI, etc.).

‍

C’est aussi une solution intéressante si vous souhaitez transmettre votre patrimoine. En cas de décès prématuré, le capital non utilisé pourra être transmis à vos héritiers, ce qui n’est pas possible avec une rente viagère (sauf options spécifiques).

‍

Il faut néanmoins prendre en compte un certain nombre de limites : ‍

• Vous devez gérer vous-même votre capital : une sortie en capital implique de prendre en main la gestion de cette somme sur le long terme. Sans stratégie claire ou accompagnement, le risque de dilapidation existe.
• Une fiscalité à anticiper : si vous avez déduit vos versements de votre revenu imposable, la part correspondante du capital sera soumise à l’impôt sur le revenu. De plus, les plus-values générées dans le cadre du PER seront soumises à la flat tax de 30 %.
• Pas de revenu automatique : contrairement à la rente, le capital ne génère pas de flux régulier. Il faudra donc penser à le réinvestir pour créer un revenu complémentaire si besoin.

‍

Quelle est la fiscalité applicable à une sortie en capital ?

‍

Comme pour la rente viagère, la fiscalité applicable à une sortie en capital du PER dépend de la provenance des versements et de leur déduction (ou non) de votre revenu imposable. Il convient par ailleurs de ventiler :

• la part des versements ;
• la part des gains (composés des plus-values, dividendes, intérêts perçus en raison des placements réalisés dans le cadre du PER).

‍

‍*Option possible pour le barème d’imposition bien que rarement intéressant fiscalement

‍

Faut-il choisir la sortie en capital du PER ?

‍

Le choix de la sortie en capital est intéressant dans la mesure où : 

• Vous avez un projet concret à financer à court terme : achat immobilier, rénovation, donation à vos enfants, voyage, etc.
• Vous n’avez pas besoin de revenus réguliers et préférez gérer vous-même votre argent.
• Vous disposez d’autres sources de revenus stables (pensions, loyers, autres placements).
• Vous souhaitez organiser la transmission de votre patrimoine : contrairement à la rente, le capital est transmissible à vos héritiers en cas de décès.
• Vous n’avez pas déduit vos versements lors de l’ouverture du PER : la sortie en capital devient alors fiscalement avantageuse, car la part des versements est exonérée d’impôt.

‍

Nous vous recommandons d’éviter la sortie en capital si : ‍

• Vous n’êtes pas à l’aise avec la gestion financière : une somme importante à disposition peut se dilapider sans stratégie d’investissement ou accompagnement.
• Vous avez besoin d’un revenu régulier pour vivre votre retraite : dans ce cas, une rente viagère ou une combinaison des deux peut être plus sécurisante.
• Vous avez déduit vos versements de votre revenu imposable : la fiscalité peut alors être lourde. Au-delà de 83 824 € de revenus annuels, vous entrez dans la tranche à 41 %, ce qui peut fortement impacter votre capital net disponible.

‍

Bon à savoir : Pour éviter une taxation trop importante, il est néanmoins possible d’envisager une sortie du PER en capital fractionné permettant d’étaler les versements sur plusieurs années. Cette méthode permet d’éviter la saturation des tranches marginales d’imposition et de rester à un taux raisonnable d’imposition.

‍

Sortie en rente et en capital du PER : le choix du milieu ?

‍

Vous ne savez pas quoi choisir entre rente viagère et sortie en capital ? Il est aussi possible de faire un mix des deux :

• une partie de votre encours est transformé en rente viagère ;
• le restant est versé sous la forme de capital.

‍

Pour ce faire, il faut que votre encours soit suffisamment important, notamment pour que la rente viagère puisse être supérieure à 100 euros par mois.

‍

Ce choix du milieu est intéressant dans la mesure où vos revenus réguliers à votre retraite sont suffisants (rente comprise) et que l’un de vos objectifs est de préparer votre succession ou un projet nécessitant un capital. Ce choix permet aussi de limiter la fiscalité applicable à la sortie en capital en cas de déduction des versements (afin notamment d’éviter la taxation à 41 % sur la tranche supérieure à 83 824 euros).

‍