Retirer l’argent d’une assurance-vie après 8 ans : quelles conséquences ?

Retirer l'argent de son assurance-vie après 8 ans peut sembler une décision financière judicieuse, notamment grâce aux avantages fiscaux que ce produit d'épargne à partir de cette date. Cependant, avant de procéder à un retrait, il est crucial de bien comprendre les implications et les conséquences de cette démarche. Que ce soit pour des raisons de fiscalité, de performance des investissements ou de transmission de patrimoine, chaque décision doit être soigneusement pesée. Voyons ensemble les différentes conséquences !

Est-il possible de retirer l’argent de son assurance-vie après 8 ans ?
Oui, il est tout à fait possible de retirer l’argent de son assurance-vie après 8 ans. Contrairement à d'autres produits d'épargne qui peuvent avoir des restrictions sur les retraits, l'assurance-vie offre en principe une grande flexibilité en termes de disponibilité des fonds.
Lire aussi : Comment récupérer l'argent d'une assurance-vie ?
Principe : la disponibilité de l’épargne en assurance-vie
L’épargne placée en assurance-vie est en principe disponible à tout moment, que ce soit avant ou après 8 ans de détention. Cela signifie que l'assuré peut, en fonction de ses besoins, effectuer des retraits (appelés rachats) partiels ou totaux à tout moment. Par exemple, avec l’assurance-vie Goodvest, il est possible de récupérer son épargne en moins de 72 heures (pour les rachats partiels).
Conseil de Goodvest : Tous les contrats d'assurance-vie ne sont pas aussi flexibles. Certains peuvent imposer des restrictions ou des pénalités en cas de retrait anticipé. Ces pénalités peuvent prendre la forme de frais de sortie, qui réduisent le montant récupéré par l'épargnant. De plus, certaines assurances-vie peuvent avoir des délais de remboursement particulièrement longs, rendant le retrait des fonds plus complexe. Il est donc essentiel d'être vigilant quant aux conditions spécifiques du contrat souscrit et de bien comprendre les termes avant de s'engager.
Quels sont les différents types de rachat ?
Il existe deux principaux types de rachats en assurance-vie :
- Rachat partiel : Le rachat partiel consiste à retirer une partie de l’épargne accumulée sur le contrat d'assurance-vie, tout en laissant le reste investi. Ce type de retrait est souvent utilisé lorsque l’épargnant a besoin de liquidités immédiates, mais souhaite conserver son contrat actif et continuer à bénéficier de l’antériorité fiscale du contrat et de la croissance potentielle des investissements restants.
- Rachat total : Le rachat total implique le retrait de la totalité de l’épargne placée sur le contrat d'assurance-vie. Cela entraîne la clôture du contrat et la fin de tous les avantages qui y sont associés. Le rachat total peut être une option pour ceux qui souhaitent utiliser l'ensemble de leur épargne pour un projet particulier ou réallouer leurs fonds ailleurs.
Remarque : Certains rachats peuvent être motivés par des accidents de la vie. Sachez qu’en cas de licenciement, de la cessation d’une activité non-salariée suite à une liquidation judiciaire, d’une mise en retraite anticipée ou d’une invalidité de 2e ou 3e catégorie, le rachat est exonéré d’impôt.
Conséquence n°1 : La fiscalité des retraits de l’assurance-vie après 8 ans
Après 8 ans, la fiscalité des retraits de l’assurance-vie devient plus avantageuse, ce qui en fait une option attrayante pour les épargnants souhaitant récupérer une partie ou la totalité de leur épargne. À noter que la fiscalité de l’assurance-vie s’applique uniquement à la part des gains générés et non au capital initialement investi (versements).
Lire aussi : Rachat partiel d'assurance-vie : guide, fonctionnement et fiscalité
L’abattement annuel pour les retraits après 8 ans
Une fois la barre des 8 ans franchie, les titulaires d'un contrat d'assurance-vie bénéficient d'un abattement fiscal annuel sur les gains retirés. Cet abattement est de :
- 4 600 euros pour une personne seule
- de 9 200 euros pour un couple soumis à une imposition commune.
Concrètement, tant que le montant total des gains retirés au cours d’une année civile reste inférieur à ces seuils, ces gains ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu.
En revanche, les prélèvements sociaux restent dus, même lorsque l’abattement couvre intégralement les gains.
À noter également que cet abattement :
- s’applique par foyer fiscal et par année,
- concerne l’ensemble des contrats d’assurance-vie détenus par l’épargnant,
- et se recharge chaque année civile (du 1er janvier au 31 décembre), ce qui ouvre la voie à des stratégies de rachats progressifs.
Le taux forfaitaire préférentiel d’imposition après 8 ans
Lorsque le montant des gains retirés dépasse l’abattement annuel, la fraction excédentaire est soumise à une fiscalité allégée par rapport à un retrait avant 8 ans.
Après application de l’abattement, les gains sont imposés :
- au prélèvement forfaitaire de 7,5 %,
- auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 %,
soit une imposition globale de 24,7 %.
À titre de comparaison, les retraits effectués avant 8 ans sont, par défaut, soumis à la flat tax de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Cas particulier des versements supérieurs à 150 000 €
Les versements effectués à partir du 27 septembre 2017 sont soumis à une règle spécifique lorsque le montant total des primes versées par l’épargnant sur l’ensemble de ses contrats d’assurance-vie dépasse 150 000 €.
Dans ce cas :
- la fraction des gains correspondant aux versements jusqu’à 150 000 € bénéficie du taux réduit de 7,5 % après 8 ans,
- la fraction des gains correspondant aux versements au-delà de 150 000 € est imposée à la flat tax de 30 % (12,8 % + 17,2 %).
Ce seuil s’apprécie tous contrats confondus, et nécessite une analyse globale de la situation patrimoniale avant d’effectuer un rachat.
Lire aussi : Tableaux de la fiscalité de l'assurance vie
Conséquence n°2 : La performance des investissements
Un retrait sur une assurance-vie, qu’il intervienne avant ou après 8 ans, a un impact direct sur la performance globale de l’épargne. En effet, lorsqu’un épargnant effectue un rachat, le montant retiré vient mécaniquement réduire l’encours du contrat, c’est-à-dire la somme réellement investie sur les marchés financiers.
Cette diminution de l’encours entraîne une baisse de la surface financière investie, ce qui réduit d’autant le potentiel de rendement futur. Autrement dit, même si les supports d’investissement continuent d’afficher de bonnes performances, celles-ci s’appliqueront sur un capital plus faible.
L’effet de la capitalisation interrompu
L’assurance-vie est avant tout un outil de capitalisation à long terme. Les gains générés chaque année viennent s’ajouter au capital existant et produisent eux-mêmes des intérêts : c’est le principe des intérêts composés.
En procédant à un retrait, l’épargnant :
- interrompt partiellement cette dynamique,
- diminue l’effet boule de neige des rendements dans le temps,
- et renonce à une partie de la performance future potentielle.
Plus le retrait intervient tôt ou porte sur un montant important, plus l’impact sur la performance cumulée peut être significatif à long terme.
Fonds en euros et unités de compte : un impact différent selon les supports
L’impact d’un rachat sur la performance dépend également de la nature des supports détenus dans le contrat :
- Sur un fonds en euros, le retrait réduit le capital garanti qui produit des intérêts chaque année. Même si le risque est limité, la baisse de l’encours se traduit par des intérêts futurs mécaniquement plus faibles.
- Sur des unités de compte, le retrait peut conduire à désinvestir une partie des supports financiers (actions, obligations, immobilier, fonds ISR), ce qui réduit l’exposition aux marchés et le potentiel de rendement à long terme.
Dans une stratégie d’investissement responsable et diversifiée, chaque retrait doit donc être envisagé avec prudence, car il modifie l’allocation et le potentiel de performance globale du contrat. Toutefois, si vous êtes en gestion pilotée, un rééquilibrage automatique du contrat sera effectué par le gestionnaire afin de conserver le niveau de risque de votre profil d’investissement.
Lire aussi : En quoi consistent les arbitrages en assurance vie ?
Pourquoi privilégier des retraits partiels et ciblés ?
Lorsque des liquidités sont nécessaires, un rachat partiel est généralement préférable à un rachat total. Il permet :
- de répondre à un besoin ponctuel de trésorerie,
- tout en conservant une partie du capital investi,
- et en maintenant l’antériorité fiscale du contrat.
Cette approche progressive limite l’impact sur la performance à long terme et permet de continuer à faire fructifier l’épargne restante dans un cadre fiscal avantageux.
Lire aussi : Quel rendement pour l'assurance-vie cette année ?
Conséquence n°3 : La transmission de l’assurance-vie en cas de décès
Aussi, un retrait, en ce qu’il diminue l’encours, réduit le capital transmissible aux bénéficiaires en cas de décès. Si le contrat a été souscrit pour optimiser la transmission patrimoniale, il est essentiel de limiter les retraits. Les sommes retirées et non dépensées sont réintégrées dans l'actif successoral et soumises aux droits de succession classiques, perdant ainsi les avantages fiscaux de l'assurance-vie en cas de décès. Avant de racheter, il est donc crucial de bien évaluer l'impact sur la transmission future.
Conséquence n°4 : La clôture de l’assurance-vie en cas de rachat total
Le retrait total des sommes investies en assurance-vie que ce soit avant ou après 8 ans entraîne la clôture du contrat.
Cette clôture entraîne la perte de l’antériorité fiscale du contrat. Il faudra à nouveau attendre 8 ans après l’ouverture d’une nouvelle assurance-vie pour profiter des avantages fiscaux.
Lire aussi : Quel est le montant minimum à laisser sur une assurance vie ?
Quelle stratégie pour optimiser les rachats après 8 ans ?
La question de l'opportunité du rachat
Avant d’effectuer un rachat sur une assurance-vie après 8 ans, il est indispensable de clarifier l’objectif poursuivi et de s’assurer qu’il reste cohérent avec la stratégie patrimoniale initiale.
Lorsque l’assurance-vie a été constituée dans un but précis, par exemple financer un apport pour l’achat d’une résidence principale, accompagner un projet professionnel ou faire face à un besoin ponctuel de trésorerie, le rachat peut parfaitement se justifier. Dans ce cas, l’assurance-vie joue pleinement son rôle d’épargne disponible et adaptable aux étapes de vie.
En revanche, effectuer un rachat dans le seul but d’encaisser les plus-values sans projet identifié mérite réflexion. Même après 8 ans, un retrait entraîne :
- une imposition (au moins sur les prélèvements sociaux),
- une réduction de l’encours investi,
- et une perte partielle du potentiel de capitalisation future.
Par ailleurs, désinvestir une assurance-vie pour réinvestir dans des produits d’épargne similaires n’est généralement pas optimal sur le plan fiscal. Cela revient à provoquer volontairement un frottement fiscal, alors que l’épargne pourrait continuer à fructifier dans un cadre déjà avantageux.
Ainsi, en l’absence d’objectif clairement identifié, il peut être plus pertinent de laisser l’épargne investie, afin de préserver la dynamique de long terme, l’antériorité fiscale du contrat et les avantages successoraux associés à l’assurance-vie.
Lire aussi : Faut-il garder son assurance-vie ?
La stratégie du transfert progressif de l’assurance-vie vers le PER pour défiscaliser en franchise d’impôt
Concrètement, cette stratégie consiste à effectuer des rachats sur une assurance-vie de plus de 8 ans, puis à réinvestir les sommes sur un PER, afin de :
- bénéficier de l’abattement annuel de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple) sur les gains issus de l’assurance-vie,
- et déduire fiscalement les versements effectués sur le PER du revenu imposable, dans les plafonds en vigueur.
Dans ce cadre, les gains rachetés sur l’assurance-vie peuvent être totalement exonérés d’impôt sur le revenu, à condition que leur montant reste inférieur à l’abattement annuel, tandis que le versement sur le PER ouvre droit à une économie d’impôt immédiate. Mais attention, les gains restent soumis aux prélèvements sociaux !
Pour optimiser cette stratégie, il est souvent pertinent de procéder à un transfert progressif, étalé sur plusieurs années, afin de :
- utiliser pleinement l’abattement annuel de l’assurance-vie,
- lisser l’effort d’épargne,
- et maximiser l’avantage fiscal global.
Cette approche est particulièrement adaptée aux épargnants qui se rapprochent de la retraite, disposent d’une capacité d’épargne régulière et souhaitent réorienter progressivement leur patrimoine financier vers un objectif retraite.
Lire aussi : Tout savoir sur fiscalité du PER : versement, rachats, sortie, succession
L’avance sur assurance-vie pour préserver l’épargne
Une avance sur assurance-vie est une solution permettant de répondre à un besoin de liquidités sans toucher au capital investi. Contrairement à un rachat, l'avance ne modifie pas le fonctionnement du contrat ni la valorisation de l’épargne. L'épargne continue de fructifier, y compris le montant de l'avance accordée. C'est une stratégie avantageuse pour les épargnants qui souhaitent éviter l'imposition liée à un rachat tout en ayant accès à des fonds supplémentaires pour des besoins ponctuels ou urgents.
Lire aussi : Peut-on obtenir une avance à partir de l'encours de son assurance vie ?
Conseil de Goodvest : Outre l’avance, nous proposons chez Goodvest des crédits lombards adossés sur l’encours de l’assurance-vie. Ils permettent de faire fructifier votre épargne tout en bénéficiant d’un crédit pour investir ou assurer votre train de vie. Pour le mettre en place, prenez RDV avec votre conseiller privé Goodvest !
Conclusion : est-ce opportun de retirer l’argent de son assurance-vie après 8 ans ?
La décision de retirer l'argent de son assurance-vie après 8 ans dépend de chaque situation personnelle. Si le retrait permet de réaliser un objectif financier spécifique, comme l'achat d'une résidence principale ou la préparation d'une retraite, il peut être judicieux. Cependant, pour ceux qui cherchent uniquement à encaisser des plus-values, il est important de considérer les impacts fiscaux et les conséquences sur la performance future de l'investissement.
Il est essentiel d'analyser les besoins, les objectifs à long terme, et les conditions du contrat avant de procéder à un rachat.
Si vous êtes déjà client chez nous, n’hésitez pas à contacter un conseiller en investissement Goodvest pour obtenir des conseils sur l’opération envisagée !
Questions fréquentes sur l'Assurance-vie
Peut-on choisir précisément les supports sur lesquels porte un rachat ?
Cela dépend des modalités prévues par le contrat d’assurance-vie. Certains contrats permettent d’effectuer un rachat ciblé sur des supports spécifiques (fonds en euros ou unités de compte), tandis que d’autres imposent un rachat proportionnel à l’allocation globale. Avant toute opération, il est donc essentiel de vérifier les conditions contractuelles afin d’anticiper l’impact du retrait sur l’allocation d’actifs.
Peut-on effectuer un rachat après 8 ans tout en continuant à verser sur le contrat ?
Oui. Le fait d’effectuer un rachat, partiel ou total, n’empêche pas de continuer à alimenter le contrat, tant qu’il reste ouvert. Les nouveaux versements bénéficient de la même antériorité fiscale que le contrat initial, ce qui constitue un avantage majeur de l’assurance-vie.
Existe-t-il un montant minimum à laisser sur le contrat après un rachat ?
Oui, la plupart des contrats d’assurance-vie prévoient un encours minimum à conserver après un rachat partiel. Ce montant varie selon les assureurs. Si ce seuil n’est pas respecté, le rachat est considéré comme total et entraîne la clôture du contrat.
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