Assurance vie et expatriation : les conséquences (fiscalité, gestion)

Avec 1,8 million de Français vivant à l’étranger en 2024, répartis dans 169 pays, la France fait partie des pays européens dont les ressortissants sont les plus mobiles. Le profil type de l’expatrié français reste celui d’un actif entre 25 et 60 ans, souvent en famille, attiré par des pays européens comme le Portugal, l’Espagne ou le Luxembourg, mais aussi, de plus en plus, par des destinations lointaines comme le Canada, Israël ou Dubaï.
Dans ce contexte, la fiscalité ne doit pas être négligée, car une expatriation modifie votre résidence fiscale, ce qui peut avoir un impact direct sur vos contrats (y compris l'assurance vie).
Dans cet article, nous vous aidons à y voir plus clair : comment gérer votre contrat d’assurance vie et optimiser votre fiscalité en tant qu'expatrié ou non-résident.
Quelles sont les conditions pour souscrire une assurance vie lorsqu’on est expatrié ?
Si vous résidez à l’étranger ou envisagez de vous expatrier, sachez que l’assurance vie reste accessible dans certains cas.
Toutefois, votre résidence fiscale, votre nationalité, ou encore votre pays d’expatriation peuvent restreindre les possibilités. Voyons les règles à connaître avant de souscrire.
Peut-on souscrire une assurance vie quand on est non-résident ?
Oui, mais sous conditions. Tous les contrats d’assurance vie ne sont pas accessibles aux expatriés. Il faut distinguer les résidents fiscaux français, les expatriés dans l’UE, et les non-résidents installés hors Europe.
Chez Goodvest, la souscription à notre contrat d’assurance vie Goodvie est ouverte sous conditions.
Vous êtes majeur, de nationalité française, et votre résidence fiscale se trouve :
- En France,
- Dans l’un des pays suivants : Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Irlande, Italie, Monaco, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal ;
- Ou dans certains DOM-COM : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Réunion.
Vous n’avez pas la nationalité française, mais vous êtes résident fiscal en France, et :
- Vous avez la nationalité d’un pays de l’Union Européenne,
Ou vous détenez un passeport MRZ ou un titre de séjour français, et êtes : Camerounais, Libanais, Malgache, Marocain, Sénégalais, Suisse, Algérien, Argentin, Canadien (nés au Québec uniquement), Chinois, Iranien, Japonais, Russe, Sri-lankais, Tunisien.
À noter : les Italiens résidant fiscalement en Italie et les Monégasques résidant fiscalement à Monaco sont soumis à des exceptions.
Lire aussi : L'assurance-vie expliquée aux nuls : le guide pour débutant
Que se passe-t-il en cas de changement de résidence fiscale après la souscription ?
Vous avez déjà souscrit votre contrat Goodvest et vous partez vivre à l’étranger ? Pas d’inquiétude :
- Vous conservez votre contrat et vous pouvez continuer à en gérer les opérations comme avant (versements, rachats, arbitrages…).
- Sauf si vous partez au Royaume-Uni : dans ce cas, les versements (libres ou programmés) ne seront plus autorisés, bien que votre contrat reste ouvert.
Que se passe-t-il en cas de changement de résidence fiscale ?
Changer de pays peut impacter votre contrat d’assurance vie, notamment sur :
- L’impossibilité de verser de nouveaux fonds depuis certains pays (ex : Royaume-Uni)
- Le traitement fiscal en cas de rachat (imposition selon votre nouvelle résidence)
- Les modalités de transmission du contrat (succession et fiscalité)
L'avis de Goodvest : si vous prévoyez un départ à l’étranger, privilégiez des ETF capitalisants dans votre allocation. Cela évite la fiscalité annuelle liée aux revenus distribués.
Lire aussi : Quels sont les meilleurs ETF en 2025 ?
Peut-on continuer à alimenter une assurance vie en tant qu’expatrié ou non-résident ?
Bonne nouvelle : un contrat d’assurance vie souscrit en France reste valable même après un départ à l’étranger. Il continue donc à fonctionner, sous certaines conditions.
Voici ce qu’il faut savoir :
- Le contrat reste actif une fois la résidence fiscale transférée hors de France.
- Les versements libres et programmés peuvent généralement se poursuivre, sauf exceptions selon votre pays de résidence.
L'avis de Goodvest : si vous envisagez de vous installer dans un pays où les versements sont restreints, il peut être judicieux de planifier un dernier versement significatif avant votre départ.
Lire aussi : Peut-on avoir plusieurs assurances vie ?
Conserver son contrat est une chose, mais l’expatriation change les règles du jeu en matière de fiscalité.
Il est donc important de comprendre comment votre assurance vie sera imposée une fois que vous devenez non-résident. C’est ce que nous allons voir dans le prochain chapitre.
Quelle fiscalité pour l’assurance vie en cas d’expatriation ?
En tant que non-résident fiscal français, vous n’êtes plus soumis aux mêmes règles qu’un résident de l’Hexagone. Cela concerne aussi bien l’imposition des rachats d'assurance vie que les prélèvements sociaux.
Imposition des plus-values en cas de rachat partiel ou total
En tant que non-résident fiscal, vous restez imposable en France sur les gains réalisés via une assurance vie française, mais la fiscalité est allégée par rapport à celle d’un résident :
Lire aussi : La fiscalité applicable à un rachat partiel ou total d'une assurance vie
Prélèvements sociaux : exonération dans la plupart des cas
Le principal avantage de l’assurance vie pour les expatriés est l’exonération des prélèvements sociaux :
- Pas de CSG/CRDS (17,2 %) si vous résidez dans un pays de l’Espace Économique Européen (EEE) ou en Suisse.
- Cette exonération s’applique à condition de ne pas être affilié à la Sécurité sociale française.
Cela représente une économie non négligeable pour les expatriés, notamment sur les contrats anciens avec de fortes plus-values.
Attention aux conventions fiscales internationales
Le traitement fiscal de votre assurance vie dépend également des conventions fiscales entre la France et votre pays de résidence.
- Certains pays (ex : Émirats arabes unis, Royaume-Uni) n’imposent pas ou peu les gains issus de l’assurance vie.
- D’autres, comme les États-Unis ou l’Allemagne, peuvent les intégrer dans votre revenu global imposable.
Avant tout rachat, vérifiez si votre pays de résidence fiscale autorise une exonération partielle ou totale via une convention avec la France.
Exemple pratique : expatriation en Espagne
Prenons le cas d’une expatriée qui vit actuellement à Barcelone, et qui a souscrit une assurance vie Goodvest alors qu’elle résidait fiscalement en France.
- Elle effectue un rachat partiel sur son contrat après 10 ans de détention.
- Elle a réalisé 12 000 € de plus-values et bénéficie de l’abattement de 9 200 € (couple).
Sur les 2 800 € imposables restants, elle sera taxée :
- En France : Prélèvement forfaitaire non libératoire (PFNL) de 7,5 % sur les plus-values au-delà de l’abattement.
- Pas de prélèvements sociaux, car elle est résidente fiscal d’un pays de l’UE (Espagne).
- En Espagne : Les produits financiers (dont assurance vie étrangère) sont intégrés dans le revenu de l’épargne :
À noter : Malheureusement, les non-résidents ne bénéficient pas de l’abattement annuel des résidents français sur les rachats des contrats dont la durée de détention est supérieure à 8 ans.
Dans notre cas, les 12 000 € de plus-values sont intégrées aux revenus de l’épargne et imposés à 19 % puis 21 % en Espagne.
Lire aussi : Assurance vie : combien peut-on toucher ?
Fiscalité de l’assurance vie selon le pays d'expatriation
Voici un aperçu de la fiscalité applicable aux plus-values issues d’un contrat d’assurance vie français dans quelques pays populaires chez les expatriés français :
Pour résumer, l’absence de prélèvements sociaux est un avantage considérable pour les expatriés, mais la fiscalité locale peut annuler cet avantage si elle est élevée. D’où l’importance d’une stratégie sur-mesure établie avec un expert.
Chez Goodvest, nous vous accompagnons dans la gestion de votre assurance vie depuis l’étranger, en tenant compte des spécificités de votre pays de résidence.
Peut-on être résident fiscal dans deux pays à la fois ?
C’est une question fréquente chez les expatriés : peut-on être résident dans deux pays à la fois ? La réponse est non.
En matière fiscale, un seul pays peut être considéré comme votre résidence fiscale effective, conformément aux conventions fiscales internationales signées entre États.
Pour déterminer ce pays, l’administration applique une série de critères hiérarchisés :
- Le lieu du foyer principal : là où vous vivez habituellement, avec votre conjoint(e) et/ou vos enfants.
- Le centre des intérêts économiques : là où vous percevez l’essentiel de vos revenus, où sont situés vos biens ou vos placements.
- La durée de présence sur le territoire : en général, plus de 183 jours dans l’année.
En cas de double rattachement possible, ce sont ces critères qui permettent de trancher la résidence fiscale entre deux pays.
Cette notion est déterminante pour votre assurance vie, car elle impacte directement :
- Le traitement fiscal des plus-values et des rachats.
- La retenue à la source éventuelle appliquée par la France.
La règle de non-double imposition, si une convention existe avec votre pays d’expatriation.
Comment optimiser son assurance vie en cas d’expatriation ?
Entre choix du contrat, allocation des supports, gestion à distance et enveloppes fiscales, voici les leviers à activer pour optimiser vos placements en tant qu'expatrié.
Garder son contrat d'assurance vie en France ou le transférer à l’étranger ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas possible de transférer son contrat d’assurance vie d’un pays à un autre.
L’assurance vie n’est pas portable fiscalement ni contractuellement.
Face à cela, la meilleure solution consiste à conserver un contrat français performant, qui reste pleinement opérationnel tant que l’assureur l’autorise et que vous respectez les conditions.
Lire aussi : Quelle est la meilleure assurance-vie en 2025 ?
Nos contrats Goodvie et Goodlife 100 % digitaux sont accessibles depuis la majorité des pays européens, y compris en cas de changement de résidence fiscale, à l’exception de quelques pays comme le Royaume-Uni (où les versements ne sont plus possibles après expatriation).
Quels supports (UC) privilégier pour un expatrié ?
L’expatriation modifie souvent votre rapport au risque, vos objectifs d’investissement et surtout la fiscalité applicable dans votre pays de résidence.
Pour bien adapter votre allocation, nous recommandons de privilégier :
- Les UC capitalisantes, comme les ETF ISR.
- Des actifs faiblement taxés localement, notamment dans les pays qui imposent les dividendes ou les revenus fonciers.
- Une gestion pilotée ou conseillée, très utile lorsque l’on vit loin de la France et que l’on veut déléguer ses arbitrages.
Lire aussi : Quels sont les meilleurs ETF ISR ?
Chez Goodvest, notre gestion pilotée engagée propose des ETF responsables et alignée sur les accords de Paris. Elle est donc idéale pour les expatriés qui souhaitent allier performance, durabilité et facilité de gestion.
Quel enveloppe fiscale choisir en cas d'expatriation (PER, PEA, compte-titres) ?
L’assurance vie est souvent l’enveloppe la plus stable et la plus polyvalente pour les expatriés, mais il peut être pertinent de la combiner à d’autres solutions, selon votre situation :
- PER (Plan d’Épargne Retraite) : peut être intéressant si vous envisagez un retour en France, car les versements peuvent être déductibles de votre impôt sur le revenu (si vous êtes encore résident fiscal français).
- PEA (Plan d’Épargne en Actions) : à éviter. Il est automatiquement clôturé en cas de changement de résidence fiscale.
- Compte-titres : plus flexible, mais souvent moins intéressant fiscalement que l'assurance vie, notamment à l’étranger.
Expatriation et assurance vie, un duo gagnant, à certaines conditions…
S’expatrier ne signifie pas rompre avec son patrimoine français.
Bien au contraire, l’assurance vie française reste un excellent outil d’épargne pour les expatriés, à condition de bien comprendre les enjeux fiscaux liés au changement de résidence.
Vous pouvez conserver votre contrat ouvert en France, continuer à le gérer à distance (hors exceptions comme le Royaume-Uni), et surtout, bénéficier de la fiscalité avantageuse de l’assurance vie en matière de transmission.
Mais attention : la fiscalité applicable sur les rachats dépend désormais de votre pays de résidence, et peut parfois être plus lourde qu’en France.
Il est donc essentiel de :
- Identifier votre résidence fiscale unique, car on ne peut être résident fiscal que dans un seul pays,
- Vérifier la convention fiscale bilatérale entre la France et votre pays d’expatriation,
- Et adapter les supports choisis (ETF capitalisants, actions de croissance…).
Chez Goodvest, nous proposons une assurance vie 100 % digitale, accessible à l’étranger (sauf exceptions), avec une gestion pilotée engagée et un accompagnement adapté à votre situation d’expatrié.
Questions fréquentes sur l'Assurance-vies
Peut-on garder son assurance vie française quand on devient expatrié ?
Oui, un contrat souscrit avant votre départ peut être conservé, même en changeant de résidence fiscale.
L’assurance vie est-elle toujours intéressante pour un non-résident ?
Oui, elle reste fiscalement avantageuse grâce à l’exonération de prélèvements sociaux dans certains cas, en plus des avantages en cas de décès.
Lire aussi :Quelle est la fiscalité de l'assurance vie en cas de décès ?
Peut-on être imposé dans deux pays sur son assurance vie ?
Oui, cela peut arriver en l’absence de convention fiscale entre la France et votre pays de résidence. Une analyse précise est donc nécessaire pour éviter une double imposition sur les rachats ou les successions.
Les prélèvements sociaux s’appliquent-ils pour les non-résidents ?
Pas systématiquement : les non-résidents peuvent en être exonérés si leur pays de résidence fiscale a signé une convention avec la France, comme c’est le cas avec l’Espagne ou l’Allemagne.
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